..et voila, Varkala, basta, et vissa à Aranmula..
Bon, il faut l’avouer c’était pas « l’aventure » là-bas, ambiance plage, bouquins et petits restos.. M’enfin j’ai quand même vu des indiens en slips, j’ai donné une blatte à bouffer à l’araignée de ma salle de bain :
j’ai vu un homme-singe grimper à des cocotiers ras-la-falaise pour éviter que les noix de coco tombe sur les gens (Oui c’est un fléau ici), j’ai vu un mec faire du yoga la plage la tête enfoncée dans le sable les pieds en l’air pendant 10 minutes et un serpent m’a allègrement mordu le pied : « ho ! small one, not poisonous.. » m’a-t-on dit.
Le jour du départ, il faisait gris, je savais pas que ça existait en Inde, mais c’était juste parfais pour continuer le voyage.. je traverse la plage pour la dernière fois, chope un rickshaw jusqu’à la gare et prend l’express Bangalore qui me mènera d’ici deux heures à 50 bornes d’ici : destination Chengannur.
Aranmula, là où se situe le Vijnana Kala Vedi center, est un petit village à quelques kilomètres de Changannur, donc re-rickshaw, petite appréhension avant l’arrivée au centre où je pense rester d’abord une semaine, et étendre ensuite si le coeur m’en dit…
> Le site du Vijnana Kala Vedi Center : vijnanakalavedi.org
Aussitôt arrivé, aussitôt pris en charge, remplissage de papiers, explication sur le fonctionnement du centre, choix de sujets d’étude, parmis d’autres je choisi Hindi comme premiere matière et Wood carving comme seconde… allez savoir pourquoi.. disons que j’étais moins tenté par le katakali, le maquillage ou la peinture murale.. On est samedi, il n’y a pas de cours le week-end, mais demain est un jour très spécial, le frère d’un copain, de la cousine de quelqu’un qui travaillait ici se marie demain.. Tout le centre est donc convié, moi inclus…
Nous voilà donc le dimanche embarqués dans le bus départ 8h30 plus une heure de retard de rigueur, au bout de 100 mètres le bus s’arrête, tous les indiens sortent du bus en courant, on avait juste renversé une petite vieille.. rien de grave quoi, elle allait bien.. nous voilà repartis..
Arrivée deux heures or so plus tard, pour vivre un mariage indien, magique, not so magic though.. Bêtement j’imaginais ça comme un mariage à l’occidentale, de la musique, la famille et les amis etc.. Que nenni.. On arrive dans une sorte de salle des fêtes où un bon millier de personnes assistent à l’union des deux personnes au fond fond de la salle, des inconnus pour la plupart des convives j’imagine ; la cérémonie se déroule en 8 minutes : échange de cadeaux, signage de papier, tenage par la main (acte plus qu’indécent en d’autres circonstances entre personnes de sexes opposés) et pouf, c’était fini..
Apres, comme le veut la tradition, un grand repas est donné, et quand il dise « grand repas », c’est pas de la gnognote.. En gros, une deuxième salle juxtaposée à la première ouvre ses grilles toutes les 15 minutes environs pour faire rentrer les gens par groupe d’environs 200, définitivement venus uniquement pour bouffer gratis, dans la salle où est servi un repas traditionnel, dans une ambiance fast-food :
Il faudras environs 4 ou 5 services pour en venir à bout de tous les affamés du coin.
Séance photos à l’extérieur, le marié fait un effort pour sourire, la mariée pas beaucoup … et nous voilà repartis vers Aranmula..
Pas vraiment le mariage auquel nous nous attendions tous donc.. enfin du moins auquel je m’attendais moi .. j’avais oublié que 99% des mariages n’étaient pas des mariages d’amour et que le père de la mariée devait y mettre le prix pour « caser » sa fille.. quelle horreur..
(Edit 2011 : Après avoir parlé avec pas mal de collègues indiens à Chennai, ils étaient plutôt contents de ce système qui leur garantissait 1. d’être mariés, 2. que les familles s’entendent. Après je n’ai pas eu l’avis de la gente féminine..)
Pire, le lendemain, on nous apprend que le frère du marié s’était tué en moto le jour du mariage. Ça aurait pu expliquer sa tête déconfite, mais en fait il ne le savais pas au moment de la cérémonie. D’après les gens du centre, ça sera considéré comme un signe de mauvaise augure, et qui est-ce ce qui en sera la cause ? la mariée bien sûr !
Aussitôt arrivés donc, aussitôt repartis, dans le bus, au milieu des chants et danses des Indiens en week-end, j ‘ai un peu mal au coeur et pas seulement à cause de mon oreille interne qui a l’habitude de me jouer des tours dans les transports, mais cette fois, c’est ces petits aspects culturels du pays qui font réfléchir à la condition des femmes ici, aux rapports très bridés et formatés entre les uns et les autres, à ce fossé qu’il existe entre notre culture et la leur… Pas de comparaisons possibles en revanche, je ne pense pas non plus que l’on soit en capacité de juger, il faut accepter et se soumettre tant bien que mal aux différences…