Départ de Bombay en mode breakdance, on trace de l’hôtel pour rejoindre l’aéroport juste à temps pour l’avion de midi trente, ne fut-il pas full… Du coup, on réserve le même vol pour le lendemain, après une lutte acharnée devant Airdeccan, le guichet du low cost à l’indienne qui se repère facilement dans l’aéroport avec la baston à la Asterix et Obelix qui se déroule devant en quasi permanence, contrairement aux autres guichets où les préposés se font les ongles nonchalamment.

Bref, re-rickshaw, visitage de guesthouses autour de l’aéroport, sorte de chambres de prison dépravées et sales et financièrement exorbitantes.. on continue à longer la ligne de train en rickshaw sans trop s’éloigner de l’aéroport : que de moyens de transport, pour arriver dans une petite chambre très chère en standard Indien mais raisonnablement clean où on décide de monter le camp.

Le soir, on part se balader dans le quartier autour de l’hôtel, un autre Bombay, un Bombay plus rural, plus vrai. Des petites rues en terre battue cheminent au milieu de moult marchands de choses et d’autres, les enfants s’amusent de rien et les animaux de toutes sortes se fondent dans le décors. On s’arrête dans un petit resto un peu sombre où chaque bouchée délicieuse est une braise chaude dans la bouche qui ne s’éteint jamais. On ressort peu après, goguenards, un peu à cause de la bière mais surtout en raison de l’inflammation au 3ème degrés de 75% de nos visages. Pomepome et moi filons à notre rendez-vous pour récupérer le Saree que nous avions commandé l’après midi. Un petit cours est organisé dans l’arrière boutique pour qu’elle apprenne à l’enfiler, pendant qu’on rigole avec les 3/4 des gens du quartier venus assister à l’essayage : des blancs à Andheri ! et il achètent un saree ! ça doit pas arriver souvent.. Pomepome sort dans sa tenue de gala, en vrai princesse, sous le regard un peu confus des autres indiennes de la boutique, on prend quelques photos..

Départ en avion le lendemain comme prévu pour Ahmedabad, en transit pour Udaipur. Une longue journée à la ville, avec les bagages en attente de notre train de nuit, on savait que ça serait pas une partie de plaisir, pour Pomepome qui avait commençait par les quartiers chics de Bombay, ça a vite tourné au cauchemar jusqu’au larmes. Pas évident de se mettre dans le bain dans cette ville plutôt inhospitalière si on a rien à y faire.

Un raffut cacophonique constant, des rues pleines à craquer où trottoirs, égouts et routes ne font qu’un. Des flux constants et étouffants de milliers de personnes, d’animaux et de véhicules de toutes formes et de toutes taille.. l’Inde quoi..

J’essaye de la réconforter, on se pose un peu.. après un peu de temps, on décompresse, prend quelques clichés des gamins désireux de se faire photographie, et il semble que cette envie se propage aux agents de la circulation qui nous font des signes pour qu’on vienne les rejoindre au milieu du boulevard. Scène surréaliste, on se retrouve à poser avec les agents toujours en train de gérer les multiples files de toutes parts, au milieu de 10 000 klaxonnes furibonds, un souvenir à vie.

L’heure approche, on rickshote jusqu’à notre bus de nuit, classe sleepers, grande classe oui ! on est perché dans une couchette au dessus des autres voyageurs avec la fenêtre ouverte, on navigue au vent, allongés à 3 mètres du sol, dans les routes désormais désertes et calmes, jusqu’à s’endormir doucement… pour se réveiller brutalement à 4 heure du mat’ à coup de cris de chauffeur, on est bainé, éjecté, encore endormis, dans la noirceur chaude et humide d’Udaipur. Pas le temps de flipper ou de se demander où aller, même à cette heure un tout petit comité d’accueil est là pour nous réceptionner, alors que nous n’avions rien organisé, un coup de fils avait quand même dû être donné et tant mieux..

On se retrouve sans savoir trop comment dans un hôtel magnifique pour pas un rond, chambre immense, salle de bain perso avec toilettes à l’européenne, alors que Pomepome tombe de sommeil, je visite un peu, monte sur le toit, extatique à la vue de la vue, un spectacle à couper le souffle, du haut de ce toit surmontant le lac Picholla et toute la ville, ses ghats, ses temples et ses montagnes brumeuses en fond de tableau. Je voudrais bien attendre le levé de soleil mais je tombe moi aussi de sommeil et rejoins mon pom’ dans la suite, pour me plonger dans le lit les yeux imprégnés de belles images..

S’en suivent 5 jours assez paradisiaques à se balader en scooter dans les rues de la ville et en dehors. Un autre lac suit celui que notre hôtel domine, le Fateh Sagar à l’eau bleu turquoise. On monte en haut d’une petite montagne surplomber d’un temple, vue imprenable du Radjastan dans toute sa splendeur.

On descend se baigner dangereusement dans le lac. Et les jours s’enchaînent calmement, paisiblement. Tous les soirs dans à peu près tous les restaurants de la ville jouent le James Bond Octopussy qui a été tourné à Udaipur dans le non moins fameux Monsoon Palace, une sorte de bâtisse désormais un peu décrépit et transformée en Pseudo musée où 3 photos de Chameaux se battent en duel.

Pour y arriver on traverse un Wild Life Sanctuary où on nous dit y avoir des Cheetahs :

Emilie: « Ah ouais ya des singes ? »

Georges: « Nan, Emilie, des léopards, Cheetah c’est le nom du singe dans Tarzan, bonjour les références… »

Pas de léopards en vue, mais ironiquement on tombe sur une petite bande de singes dans un arbre en redescendant du palace, Emilie jubile…

Des singes, ou autre d’ailleurs, on en sait trop rien… 

Dernier soir ici, on se prépare à partir pour Jaipur, la ville des pierres précieuses, sûrement tout aussi belle..

Affaire à suivre…

Les photos de Lalie


Udaipur